Le GNV et le BioGNV continuent de progresser

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RSE

La part de véhicules, surtout lourds, roulant au GNV continue d'augmenter en France.

Le BioGNV se développe d'autant plus rapidement, même si les acteurs attendent un meilleur accompagnement.

Le GNV continue de prendre de l'ampleur. A fin décembre 2022, plus de 33 000 véhicules roulaient au GNV ou au BioGNV en France. C'est 30 % de plus que l'année précédente, selon les chiffres de l'AFGNV (Association française du gaz naturel pour véhicules) présentés le 9 février 2023. "Depuis plusieurs années, la filière se mobilise, avance Jean-Baptiste Furia, vice-président de l'AFGNV. Quand on recensait 103 points d'avitaillement publics en 2018, on en comptait 305 en décembre 2022, avec une prévision de 360 en 2023. Et c'est sans compter les stations privées, au nombre de 350 environ."

De gauche à droite : Frédéric Martin (directeur général délégué de GRDF),
Jean-Baptiste Furia (vice-président d'AFGNV), Clément Chandon (responsable produit
Iveco), Christophe Baboin, (DG viaposte transport management).

Le BioGNV prend de l'ampleur

Là est un avantage fort du GNV : un réseau d'avitaillement déjà bien fourni, par rapport à l'électrique notamment. C'est notamment pour cela que le GNV séduit les gammes lourdes. Quand quelque 12 500 VL roulent à cette énergie en France, on recense plus de 9 000 poids lourds (+45 % en un an), 7 400 bus et cars (+158 % pour les cars) et 2 500 bennes à ordures. " Les véhicules lourds sont le meilleur vecteur de la décarbonation du transport routier, selon Clément Chandon, responsable produit, homologation & règlementation chez Iveco. 90 % du transport routier peut s'effectuer avec du GNV, car la technologie est éprouvée, notamment en termes d'autonomie."

L'AFGNV met encore plus l'accent sur le BioGNV, la "version 100 % renouvelable du GNV" grâce à l'utilisation de biométhane. Sa part a doublé en 2022, atteignant 25 % des volumes de gaz carburant vendus. "En analysant le cycle de vie complet, les émissions de CO2 d'un poids lourd roulant au BioGNV sont plus de quatre fois inférieures au GNV, et plus de deux fois inférieures à l'électrique", explique Frédéric Martin, directeur général délégué de GRDF. L'Association table sur une disparition progressive du GNV au profit du BioGNV : objectif 50 % en 2025, et 100 % en 2033 pour ce dernier.


"Les atouts du BioGNV pour un transporteur sont l'empreinte CO2, l'autonomie, l'attractivité pour les conducteurs, ou encore le large réseau de ravitaillement", résume Vincent Lesage, PDG mobilité des Transports Breger.

Huit stations d'avitaillement BioGNV pour La Poste

Parmi les acteurs du monde du transports s'étant penchés sérieusement sur le BioGNV, La Poste affiche une ambition zéro émission nette en 2040.

"Notre feuille de route est exigeante, mais nous avançons à vitesse grand V, affirme Christophe Baboin, directeur général viaposte transport management. Nous avons fait le choix du mix énergétique, en privilégiant le BioGNV sur la durée, car l'énergie et le matériel sont disponibles."
Le groupe avance en effet que l'électrique ne peut pas permettre de décarboner les flottes longue distance rapidement, qu'on n'a pas encore déployé l'hydrogène et que le biocarburant ne représente qu'une solution transitoire. La Poste a annoncé le lancement de huit stations d'avitaillement BioGNV à proximité de ses grandes plateformes industrielles à horizon 2024-2025. "Sans le bioGNV dans le mix énergétique, il n'y aura pas de décarbonation massive du transport lourd en France", avance Christophe Baboin, qui pointe néanmoins une limite à cette énergie : la stabilité tarifaire. "En ces temps difficiles, le coût du BioGNV a par moment été multiplié par dix, quand il a au pire doublé pour le diesel. Il va falloir qu'on stabilise ces solutions", espère-t-il.

Accompagner plus

Vincent Lesage confirme cette limite : "En 2022, si l'on fait une moyenne au-delà des écarts types entre le diesel et le BioGNV, ce dernier nous a coûté 33 % de plus en 2022.
Il faut donc de la motivation ! Il faut tout mettre en oeuvre pour nous sécuriser."

L'accompagnement ne doit pas s'arrêter là selon Jean-Baptiste Furia, qui a listé d'autre priorités à horizon 2030 : "Compensation immédiate du prix du BioGNVà la pompe en cas de contexte inflationniste ; subvention à l'achat d'un véhicule lourd au BioGNV/GNV ; faire reconnaitre le BioGNVcomme un carburant alternatif dans les textes réglementaires européens."

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